L'échiquier du mal, de Dan Simmons

[2006-03-22 22:39:58]

Je viens de terminer, après une longue lecture sporadique, l'échiquier de mal de Dan Simmons. La lecture a été pénible, le roman étant très américain, je dirais même républicain. Imaginez: un complot à l'échelle mondiale qui sera démantelé par un psychiatre juif et une journaliste noire. Le roman est bourré d'excuses pour expliquer la violence et le sacrifice des innocents, mettant l'accent sur la nécessité et la perversité des ennemis (les pire étant homosexuels!!!), prétendant subtilement que la violence et d'autres perversions comme la pornographie, proviennent principalement de ses êtres dégénérés plutôt que des hommes et qu'il mérite donc tous de mourir. À la fin, l'arrogance des ennemis et la témérité irréfléchie des héros viendra à bout de ces êtres qui auraient dû être fins et subtils plutôt que grossiers comme ils le furent presque tout au long du roman (malgré des prétentions à une certaine finesse somme tout sans contenu).

Le seul mérite du roman revient à un des personnages clés, Melanie Fuller, de la bande des ennemis. Cette dernière restera fine et rusée jusqu'à la fin, malgré son naufrage dans une forte sénilité qui ne manque pas d'humour et l'auteur fera un travail magnifique pour nous y faire croire. C'est un personnage magnifique, à la personnalité complexe et colorée qui ne manquent pas d'humour. À coté d'elle, les autres personnages du roman sont des marionnettes stéréotypées sortie d'un mauvais films hollywoodiens. Si j'avais à relire le roman, je ne lirais probablement que les chapitres où elle prend la narration. À la fin de mes lectures, ces chapitres constituées mes oasis dans un désert de lassitude et de remarques pro-républicaines qui peuplent le reste du roman.

L'échiquier du mal, Dan Simmons, Présence du Fantastique, Éd. Denoël, 1226pp, 4 vol., © 1992-1996, ISBN 2-207-60056-4