Ondes de la vie

La vie est un long fleuve tranquille
Sous le ciel plein d'oiseaux
Où les vagues frappent la coque de mille
Et un jolis bateaux.

Ses rives et ses berges sont pleines
De quais, d'estuaires et de ports
Où le fleuve recueillent les peines
Des femmes de marins morts

Alors qu'ils tentaient de traverser
Sur leurs voiliers fragiles
La seule dame qu'ils n'eurent cesse d'aimer:
La mer et ses humeurs faciles.

Mais dis-moi que caches-tu
Sous tes noires eaux opaques?
Serait-ce quelque trésor déchu
Butin de grandes attaques?

Non, c'est la richesse perdue
Des grands rêves oubliés
Des hommes de la rue
Aux cœurs ballotés.

Alors ne vous étonnez plus
Si je plonge dans cette mer
Que les marins perdus
Ont rempli d'espoirs verts

Ne vous étonnez pas
Si dans ce fleuve de rêves,
Un beau jour je me noie
Endormi sur les grèves

La vie est un long fleuve tranquille
Qui coule tout doucement
Et nous emporte subtil
Dans les bras de l'océan.

avril 1991

© Fabien Niñoles 1991
Notes de l'auteur.